Spot Check : Rocky Point
La côte nord d’Oahu est mondialement réputée pour ses vagues de classe mondiale, ses eaux cristallines et, parfois, ses conditions aussi spectaculaires que dangereuses. Si les spots emblématiques comme Pipeline, Sunset ou Waimea attirent toute la lumière, notamment pendant les compétitions majeures, Rocky Point reste un joyau local apprécié pour la constance et la qualité de ses vagues. Situé le long de ce littoral légendaire, Rocky Point ou simplement Rockys est un spot unique, aussi exigeant que gratifiant. Aucun contest n’y est organisé, et pourtant Rockys est apparu dans d’innombrables vidéos de surf, gagnant sa place parmi les destinations les plus respectées et iconiques de la planète surf.
Si beaucoup convergent vers la North Shore pendant les mois d’automne et d’hiver à la recherche de grosses houles monstrueuses, Rocky Point propose une alternative plus accessible mais tout aussi technique pour les surfeurs expérimentés. Quand la houle se stabilise autour d’une hauteur d’épaule à un peu plus, Rocky Point devient un véritable buffet de surf : tubes, sections pour les airs, et tout ce qu’il y a entre les deux.
En général, toute houle d’orientation nord, voire ouest-nord-ouest, permet de générer de belles vagues. Mais les conditions idéales restent une houle de nord-ouest de 3 à 5 pieds, avec des vents d’est légers. Le terrain de jeu à Rocky Point est plutôt étendu. Et même si on l’appelle un “point”, ce n’est pas un point break classique. Plusieurs vagues peuvent se former le même jour. En partant à droite du pic, on trouve Rocky Rights, qui peut offrir un tube ou casser rapidement sur le reef, un peu comme un vrai point break.
En partant à gauche, c’est Rocky Lefts, avec une section similaire au début, avant de s’atténuer dans de l’eau plus profonde pour se reformer plus loin dans une section d’air, que certains considèrent comme une vague à part entière, appelée Ronnie Bowls, en hommage à la légende locale Ronnie Burns. Parfois, les groms ou les chasseurs d’airs ignorent complètement le pic principal pour se concentrer uniquement sur Ronnie Bowls. Plus bas encore sur Rocky Rights, on trouve d’autres pics gauche/droite, ce qui signifie que même lorsque le spot semble bondé, il y a souvent de nombreuses vagues à prendre.
Quand les conditions sont parfaites, le line-up de Rocky Point devient très intense et compétitif. Le spot attire les pros du circuit, les locaux chevronnés, les touristes, et les surfeurs de tous niveaux, ce qui crée une ambiance aussi chaotique que dangereuse. Il n’est pas rare de voir des pros expérimentés à la recherche du cliché parfait, des débutants dépassés par les événements, ou des jeunes locaux en train d’aiguiser leurs skills.
Déjà exigeante par son reef peu profond et ses courants imprévisibles, la vague devient encore plus intimidante avec la hiérarchie bien établie du spot. On y croise des légendes comme Michael Ho ou Mason Ho, mais aussi des stars mondiales comme Kelly Slater. Comme sur la plupart des spots locaux, le respect des locaux est fondamental pour bien s’intégrer au line-up. Les nouveaux venus doivent parfois s’effacer, peu importe leur priorité sur la vague. Et il faut ajouter à cela un courant puissant et des pics mouvants qui compliquent la position et rendent le retour au peak encore plus physique.
Pour rider à Rocky Point, les experts privilégient souvent un thruster classique. La nature très technique de la vague exige du matériel performant, même si on y voit de tout : bodyboards, longboards, et même quelques planches alaia. Nous recommandons le modèle HRT avec un swallow tail pour les petits jours, et le modèle Flux avec un squash tail pour les houles plus costaudes. Toutes les planches sont disponibles sur notre site internet.
Si c’est votre première fois à Rocky Point, notre conseil : prenez votre temps, respectez vos limites, et comme on dit à Hawaii, “if in doubt, don’t paddle out”. Rockys est un spot aussi redoutable que gratifiant, qui s’adresse avant tout aux surfeurs confirmés. Un endroit où les qualités de surf, de respect et de persévérance sont essentielles. Et quand les houles hivernales atteignent une taille « fun size », c’est clairement the place to be.
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